Le repas terminé, une surprise nous attend de l'autre coté du long tunnel. Le soleil est de retour. La descente n'en est que plus agréable. La vitesse nous grise. A chaque virage, les miroirs indiquent la présence éventuelle de véhicules et sont une aide précieuse. Les kilomètres défilent maintenant mais la distance nous séparant de la ville étape est encore importante. Plusieurs choix d'ailleurs s'offrent à nous mais nous préférons nous diriger vers Chiahsien qui devrait présenter un minimum d'hôtels !
Le vent nous fait face maintenant et il est rageant d'avoir à pédaler dans les portions descendantes ! Les villages sont plus présents et plus importants. A l'entrée de chacun d'eux figure une statue représentant un autochtone dans sa tenue traditionnelle. Passés sous la barre des 600 mètres, nous abordons, à présent, un nouveau type de profil routier, sorte de partie à saute-moutons : cela commence toujours par la descente vers un ruisseau, viennent ensuite le passage d'un pont et la montée de l'autre coté. Cela se reproduit à maintes reprises et les cotes ont, en général, une longueur d'un kilomètre. Bien que la distance parcourue aujourd'hui soit supérieure à 100 km, les muscles répondent toujours présents.
A 10 km du but, j'ai de bonnes raisons de croire que l'essentiel est fait. Pourtant, une nouvelle cote se poursuit sur plusieurs kilomètres - il nous faut changer de vallée juste sur la fin du parcours. En conséquence, notre journée se terminera par une belle descente débouchant directement dans le village étape. Il est 16:30. Nous sommes fiers du travail accompli et Andy propose même de poursuivre sur 35 km. Il est vrai que 180 km nous séparent encore de Kenting, notre destination finale. Je préfère stopper ici, ne souhaitant pas finir les derniers kilomètres à la bougie. Impossible de savoir également si le profil de ce bout de route présente des dénivellations. L'organisme peut donc se reposer dès maintenant.
La spécialité de la région est l'igname (ou taro), sorte de tubercule de couleur pourpre et à chair fibreuse. Après notre repas gargantuesque (crevettes, légumes, soupe, poisson d'eau douce...) direction le glacier pour une crême glacée à l'igname. Autre confiseur, autre glace pour Andy qui en raffole. Je préfère tester un petit gâteau rond fourré. Dans la foulée, le commerçant place une nouvelle boule de glace dans mon gobelet à peine achevé ! Finalement, ce périple est également un entraînement très sévère pour l'estomac !
Retour à l'hôtel ou décision est prise de programmer le réveil à 6 heures. 180 km pour demain, dernière étape ! Waouh...